Le Cathay/HSBC Hong Kong Sevens du 31 mars au 2 avril est historique à plus d’un titre. Déjà, c’est la première fois en 46 ans d’existence que le tournoi mythique de Hongkong se féminise. Ce devait déjà être le cas en avril 2020, mais la pandémie de Covid-19 avait mis un sérieux coup d’arrêt et il aura fallu attendre trois années avant de voir le projet se réaliser.

Ainsi, le Hong Kong Stadium devient le 24e stade à accueillir une étape du circuit mondial féminin de rugby à sept, même si par le passé la destination a été choisie pour les qualifications pour le World Series qui avaient permis au Japon en 2017, à la Chine en 2018 et au Brésil en 2019 de rejoindre les équipes principales du circuit.

Comme pour la Nouvelle-Zélande, la France disputera ce week-end le 50e tournoi de son histoire, devenant ainsi la cinquième équipe à franchir ce cap symbolique.

Après les trois précédentes éditions à Kitakyūshū au Japon (2017, 2018 et 2019), Hongkong constitue ainsi un retour du circuit en Asie ; le circuit s’y était déjà implanté à Guangzhou en Chine (2013 et 2014). Les étapes asiatiques portent chance aux Françaises. C’est en effet à Kitakyūshū qu’elles s’étaient qualifiées en finale d’une étape du circuit pour la première fois de leur histoire en 2018 pour finir avec la médaille d’argent (battues par la Nouvelle-Zélande)

L’année suivante, elles avaient battu pour la première fois les Black Ferns Sevens, alors invaincues en 38 matchs, en match de poule pour finir au pied du podium le lendemain (battues par les Etats-Unis).

Cette saison pourrait être sur la même lancée car la France a joué pour une médaille dans trois des cinq étapes de cette saison, mais n'est montée qu'une seule fois sur le podium, avec une médaille d'argent à Sydney. La France a perdu les deux finales de bronze à Dubaï et à Vancouver contre les Etats-Unis.

FORCES ET FAIBLESSES

Les Françaises sont l’équipe la plus indisciplinée de la saison avec une moyenne de 3,7 pénalités par match et ont peu scoré à Vancouver : seulement 17 essais, leur deuxième plus faible score dans un tournoi cette saison. Mais à chaque fois en faisant preuve de réalisme après avoir compté 19 visites dans les 22 adverses, ce qui est d’ailleurs leur ratio le plus bas depuis le début de la saison.

67% du total des points marqués à Vancouver l'ont été lors des deux premières victoires contre l'Espagne et le Japon, deux équipes que la France va retrouver dans la Poule C à Hongkong. Le match le plus prolifique de l'équipe au BC Place a d’ailleurs été celui contre le Japon, avec 40 points, et les quatre matchs suivants n'ont marqué que 36 points au total.

D’un côté les tricolores ont effectué le deuxième plus grand nombre d'offloads de toutes les équipes (42), mais de l’autre, cela a entraîné aussi le deuxième plus grand nombre de fautes par match (7,7). Sur ces 42 offloads, seuls quatre ont donné lieu à une passe décisive menant à un essai.

La relance rapide a été leur principale source d’essai cette saison, avec 44 % de leurs réalisations provenant de cette possession, la deuxième plus élevée de toutes les équipes. Sauf peut-être à Vancouver où ce taux n’était que de 42% après une phase statique.

La jeune Pauline Barrat pourrait faire ses débuts au Cathay/HSBC Hong Kong Sevens. A 18 ans, l’arrière ou demi d’ouverture à XV est la première joueuse du Stade Rochelais à avoir été sélectionnée avec le XV de France féminin pour préparer le Tournoi des Six Nations cette année. Elle figurait dans le groupe de préparation lors du stage à Capbreton en février.

Déjà sélectionnée avec France 7 Développement et membre de l'Académie olympique avec 24 autres talents en devenir, elle a finalement été choisie par David Courteix pour la tournée en Asie avec France 7 Féminin. Elle y retrouvera Caroline Drouin dont l’absence avec le XV s’est fait ressentir contre l’Italie une semaine avant.

LEADER DE LA POULE C

La France a l’honneur d’ouvrir ce tournoi féminin historique en affrontant le Japon. Ce sera la 14e rencontre entre les deux équipes depuis le 20 février 2016 à Sao Paulo. Le Japon na gagné qu’une seule fois contre la France, 12-19 à Hamilton en début d’année 2023.

Mais les Françaises se sont vite ressaisies en s’imposant largement dans les deux rencontres suivantes pour un cumulé de 64-12.

La rencontre suivante sera face à l’Espagne, là aussi une équipe que la France a rencontré récemment – à Vancouver cette année. Sur les 23 précédentes rencontres, l’Espagne n’en a gagné qu’une seule. La France a remporté les 18 derniers et 22 de ses 23 matchs des Women's Series contre l'Espagne. Leur victoire 14-5 à Dubaï cette saison a été leur plus faible marge de victoire depuis le début des Séries 2020.

La France a dominé la première mi-temps lors des deux rencontres de la saison, avec un total combiné de 26-5. La seconde mi-temps a été beaucoup plus serrée, avec un écart de seulement cinq points sur cette période.

Enfin, le troisième match de poule sera contre les Etats-Unis, une équipe contre laquelle les Françaises ont buté 12 fois en 28 matchs. La France et les Etats-Unis se sont rencontrés en finale de bronze à Vancouver. Quatre de leurs cinq derniers matchs depuis Màlaga la saison dernière se sont déroulés en demi-finale de Cup ou en finale de bronze.

Ce n'est que la deuxième fois, lors de leur cinquième rencontre cette saison, que les deux équipes se retrouvent dans la même poule. En général, l'équipe qui mène à la mi-temps a remporté les 11 derniers matchs depuis le début des Séries 2019. Cependant, lorsque le score était égal à la pause, la France n'a remporté qu'un seul des trois matchs de cette période.