Cette Coupe du Monde de Rugby 2021, qui sera jouée du 8 octobre au 12 novembre 2022 en Nouvelle-Zélande, sera un moment fort pour la jeune demie de mêlée de l’équipe de France. Laure Sansus a en effet confirmé dimanche 15 mai qu’elle mettrait un terme à sa carrière juste après le tournoi mondial.

A 27 ans et 28 sélections pour l’instant, celle que d’aucuns comparent à Antoine Dupont veut finir sur une note brillante.

« C’est ce pourquoi on bataille tous les jours. Un trophée collectif c’est être performante à la Coupe du Monde et aller chercher un résultat », assure-t-elle.

« Loulou » qui a commencé à jouer au rugby à l’âge de 4 ans, poussée par sa famille qui baignait dans l’Ovalie, aura eu une carrière fulgurante, passant de son club formateur de l’AC Labastide Beauvoir (Haute Garonne) au Stade Toulousain (finaliste Elite en 2019) en passant par Saint Orens Rugby Féminin.

Meilleure joueuse du Tournoi des Six Nations 2022

Après des débuts internationaux prometteurs en 2016 contre l’Italie, elle se coupe du haut niveau pendant la saison suivante pour raisons professionnelles avant de revenir plus en forme que jamais et de s’imposer comme l’une des meilleures joueuses du monde.

D’ailleurs, en 2021, elle est pressentie pour être Joueuse World Rugby de l’Année aux World Rugby Awards (en lice avec notamment sa compatriote Caroline Boujard) ; une distinction qui sera finalement attribuée à l’Anglaise Zoe Aldcroft.

A l’issue du Tournoi des Six Nations féminin 2022, c’est finalement devant deux Anglaises qu’elle s’est imposée comme meilleure joueuse du Tournoi, recueillant 37% des votes. Elle avait déjà été sacrée meilleure joueuse de la 4e journée avec 39 % des voix.

Deux Françaises (elle ainsi que sa coéquipière Madoussou Fall) et deux Anglaises (Marlie Packer et Sarah Bern) étaient nommées. Comme si le Crunch se déplaçait au-delà des limites du terrain.

« Ça fait plusieurs fois qu’en individuelle je suis serrée avec des Anglaises », rigole-t-elle. « Sur le titre de meilleure joueuse de l’année, c’est pareil, c’est une Anglaise qui m’est passée devant. C’est bien, on se tire la bourre individuellement et aussi collectivement ; ça annonce une belle Coupe du Monde ! »

France et Angleterre se retrouveront en effet en match de la Poule C au Northland Events Centre, Whangarei le samedi 15 octobre prochain à 20h (9h, heure de Paris) pour un Crunch du bout du monde qui promet beaucoup.

Une tendance sur les réseaux sociaux

En attendant, c’est à Toulouse qu’elle a reçu son trophée de meilleure Joueuse du Tournoi des Six Nations féminin 2022. « C’est Gaëlle (Hermet, coéquipière et capitaine du XV de France féminin, ndlr) qui m’a remis le trophée. Ça fait plaisir en plus que ça vienne d’elle », dit-elle.

Dès qu’elle a appris la nouvelle, la première personne informée fut sa mère. « Pour elle je le méritais ; forcément c’est ma mère », sourit-elle.

« Toute ma famille est très fière. Ils sont toujours derrière moi, peu importe ce qu’on fait, où on joue, que ce soit en club ou en équipe de France. Toute ma famille est toujours derrière moi. J’ai de la chance avec ça. »

Sur cette édition 2022 du Tournoi, Laure est rapidement devenue une « tendance » sur les réseaux sociaux, mettant ainsi en valeur le rugby féminin tricolore. Meilleure marqueuse d’essais (six réalisations, soit trois doublés dans trois rencontres consécutives) et première en termes de passes décisives au cours des cinq rencontres auxquelles elle a participé (dont quatre fois titulaire).

« Je suis contente pour moi et pour elles parce que ça met aussi la France en lumière et je pense qu’après le Tournoi qu’on vient de passer c’est très bien » reconnaît la finaliste du haut de son mètre 57.

Pour autant, Laure n’est pas genre à diriger sur elle les projecteurs. « Même si c’est un titre individuel - et c’est pas forcément ce qu’on recherche dans un sport collectif – c’est une grande fierté. Je pense que ça récompense tous les efforts que j’ai pu fournir pour arriver à ce Tournoi », concède-t-elle.

« Surtout et encore plus à mon poste ! Si devant ça n’avance pas comme ça a avancé pendant le Tournoi, c’est beaucoup plus compliqué. Pour être remarquée moi en étant 9, je le dois vraiment à toute l’équipe. C’est elles qui m’ont mis dans l’avancée pour pouvoir faire des performances.

« J’aurais préféré ne pas avoir le titre de meilleure joueuse et qu’on ait gagné le Grand Chelem. Ça m’aurait encore plus plu. Mais voilà, il faut que tout le monde individuellement fasse des bonnes performances si on veut gagner. Après, si moi ou une autre Française a le trophée, tant mieux. »

Avant de penser à poursuivre une carrière dans la logistique Laure a encore un agenda chargé devant elle, dont potentiellement ses six derniers tests en Nouvelle-Zélande qui pourraient l’emmener vers le titre de championne du monde.