Un défi de plus pour François Ratier. Le Charentais de 45 ans vient d'être nommé à la tête de Rugby Québec, la quatrième province rugbystique du Canada derrière l'Ontario, la Colombie-Britannique et Alberta. On avait quitté François Ratier au terme de la Coupe du Monde de Rugby féminin en août 2017 en Irlande. Il partait entre autres assurer un intérim avec l'équipe nationale masculine à cinq heures de vol de chez lui. Après six mois passés dans l'Ouest, il a opté pour la proximité.

« C'est une autre aventure », confie-t-il à World Rugby. « Il y a plein de projets. C'est une province qui bouge et où il y a un fort potentiel qui n'est pas exploité à fond, notamment chez les jeunes. On va travailler là-dessus. »

"A Rugby Québec, la personne qui occupe le bureau juste à côté du sien n'est autre que Magali Harvey..."

En comptant les universitaires, on estime à 5 000 le nombre de joueurs de rugby dans cette province de Rugby Canada qui est surtout représentée dans le rugby féminin. De ses rangs sont en effet issues quelques pépites parmi lesquelles Alexandra Tessier, Frédérique Rajotte, Latoya Blackwood, Julianne Zussman, Karen Paquin, Anaïs Holly ou Justine Peltier. Au Sevens, ce sont les Bianca Farella, Natasha Watcham-Roy, Pamphinette Buisa, Sabrina Poulain et Fabiola Forteza qui font actuellement parler d'elles et dont certaines seront alignées pour le HSBC Canada Sevens de Langford les 12 et 13 mai 2018.

A Rugby Québec, la personne qui occupe le bureau juste à côté du sien n'est autre que Magali Harvey, Joueuse World Rugby de l'Année 2014, ailière de l'équipe nationale à 7 et à XV, ancienne mondialiste en 2014 et 2017, l'une des meilleures marqueuses de l'histoire. Elle est en charge de la communication et du marketing. « Je suis content de retravailler avec elle, c'est rigolo. Ca fait quatre ans que l'on se connait ; je sais de quoi elle est capable », sourit François Ratier.

Objectifs : 2023 et 2024

"Mon objectif, c'est la Coupe du Monde 2023 à Paris et les JO 2024 à Paris en ayant une plus forte représentation sur les équipes à XV et à 7."

François Ratier

Si les filles du Québec sont très présentes dans les sélections nationales, ce n'est pas nécessairement le cas chez les garçons où l'on ne remarque que quelques noms. « Nous n'en avons que deux : Matt Heaton, un Anglophone qui joue en Angleterre, et Martial Lagain, Français immigré au Québec (club de Saint-Jean-de-Marsacq) et qui joue pour le Canada. Il y en a un autre, né à Montréal, Benoît Piffero (Blagnac), mais qui vit en France », regrette le nouveau boss de Rugby Québec.

« Mon objectif, c'est la Coupe du Monde 2023 à Paris et les JO 2024 à Paris en ayant une plus forte représentation sur les équipes à XV et à 7. C'est mon objectif ultime, même si c'est loin. Ces joueurs existent maintenant et ce n'est pas en 2022 qu'il faut les former pour ces échéances, c'est maintenant ! », insiste-t-il.

Parmi ses autres missions, développer les écoles de rugby, ce qu'ils appellent au Canada le « mini rugby ». « Nous avons déjà un programme en place qui s'appelle le Rookie Rugby avec d'énormes terrains de rugby gonflables où l'on joue au rugby toucher de 6 à 12 ans. Il faut arriver à amorcer les deux, être plus présent pour les garder. Il y a une très grosse volonté. »