La Belgique aura l'avantage du terrain lors de ce dernier rendez-vous du Rugby Europe Championship. Elle accueille ce dimanche 18 mars 2018 l'Espagne pour le 16e duel de leur histoire commune. A en croire les stats, le terrain serait d'ailleurs le seul avantage des Diables noirs. Leur seule victoire en 15 confrontations remonte en effet à 2006 (18-8 à Liège), bien qu'ils aient décroché un match nul en 2013 (21 partout).

Pour la Belgique, l'enjeu de cette rencontre est simple : se maintenir dans le Rugby Europe Championship la saison prochaine. Et même si la Belgique est placée 25e au classement mondial World Rugby, elle ne compte pas trembler au moment de recevoir l'Espagne, 19e. Ceci dit, quel que soit le résultat, aucun changement n'est à attendre dans le classement.

Objectif Coupe du Monde

L'autre gros enjeu de la rencontre est à mettre du côté des Espagnols qui pourraient bien vivre un moment historique. Une simple victoire, même serrée, les enverrait directement au Japon pour la Coupe du Monde de Rugby 2019. Ce serait ainsi leur deuxième Coupe du Monde de Rugby, exactement 20 ans après leur première.

"On a été plutôt performant contre l'Allemagne, mais c'était un match à sens unique. Ce sera une autre histoire contre la Belgique"

Mathieu Belie

« 1999 ? On n'en parle pas. Le sélectionneur actuel (Santiago « Santi » Santos, ndlr) faisait partie de l'équipe, mais on n'en parle pas », confie l'ouvreur de Nevers, Mathieu Belie (13 sélections). C'est par ses racines remontant à sa grand-mère – « comme la plupart des francophones de l'équipe ! », rigole-t-il – que Mathieu a pu postuler pour la première fois dans une sélection nationale à XV en Espagne. Même si durant un temps certains le voyaient potentielle recrue dans le XV de France, il assure aujourd'hui qu'il a tourné la page. « Aujourd'hui, je me sens totalement espagnol », affirme-t-il haut et fort.

« Lorsque je suis arrivé en sélection, on m'a expliqué tout le projet et la Coupe du Monde est c'est ce qui m'a motivé. L'Espagne est un pays que j'aime et que j'apprends à aimer de plus en plus. C'est aussi pour l'objectif Coupe du Monde, esssayer de faire progresser le rugby espagnol avec nos petits moyens, mais essayer de faire bouger les choses. »

C'est grâce à ses résultats que l'Espagne peut justement faire bouger les choses. Et ce ne sont pas les acteurs du match la semaine précédente contre l'Allemagne (84-10) qui diront le contraire. « Le match contre l'Allemagne a été dans la continuité de ce qu'on a fait jusque-là. On a été plutôt performant, mais c'était un match à sens unique. Ce sera une autre histoire contre la Belgique », analyse Mathieu Belie.

Le match de leur vie

Cette rencontre est attendue avec impatience par l'ensemble de la planète rugby. « C'est le match de notre vie », admet Mathieu. « C'est le match le plus important depuis je ne sais combien d'années en Espagne. Les choses changent. Cette semaine, nous avons eu un entraînement ouvert à la presse et il y avait beaucoup de monde. Il y a deux ans, on n'avait jamais vu ça ! C'est très bien pour les Espagnols. A nous de ne pas tout gâcher, même s'il y aura encore une chance. »

"Cette semaine, nous avons eu un entraînement ouvert à la presse et il y avait beaucoup de monde. Il y a deux ans, on n'avait jamais vu ça !"

Mathieu Belie

Pour encourager Los Leones, le Roi Felipe VI avait même fait le déplacement – en même temps que la Coupe Webb-Ellis – lors de la rencontre face à l'Allemagne à Madrid. A la fin, il a serré la main à chacun des membres de l'équipe, les encourageant à aller encore plus loin.

Toute cette semaine, l'Espagne s'est entraînée comme elle le fait habituellement : avec rigueur, mais dans la bonne humeur. « C'était comme contre les autres équipes... Nous sommes très détendus, on rigole, on se divertit. Mais dès qu'on enfile les bottes, on est à 300% », explique Mathieu Belie. Ce dimanche 18 mars, ce sera l'heure de vérité.