Après Alexandre Ruiz et Pierre Brousset, voilà Jérémy Rozier qui reprend le sifflet tricolore sur le circuit mondial de rugby à 7 ! Le jeune auvergnat de 26 ans est le seul arbitre français à officier sur le HSBC World Rugby Sevens Series cette saison.

Jérémy Rozier a dû changer de voie professionnelle pour réussir à gérer sa carrière d'arbitre international de rugby à 7 qui ne fait que commencer et sa vie professionnelle. Son Master en marketing sportif en poche, il a dévié sa trajectoire pour devenir prof d'EPS. « Comme je suis stagiaire de l'éducation nationale, cette année, c'est un peu complexe », confie-t-il. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Son premier club depuis l'âge de 5 ans a été le Rugby Clermont La Plaine (aujourd'hui en Fédérale 3). Depuis deux ans, Jérémy est licencié à l'US Issoirienne (Fédérale 2) avec qui il partage quelques entraînements techniques et physiques. Deux clubs fondateurs à qui il doit beaucoup. Ancien joueur de rugby jusqu'en 2014, il a également pratiqué le rugby à 7 au niveau universitaire avec Clermont, mais aussi avec l'équipe de France sur deux tournois.

Ancien international universitaire

« C'était une chance inouïe de jouer avec l'équipe de France universitaire de rugby à 7 », raconte-t-il. « Mais comme ça se professionnalise de plus en plus, je ne me suis pas fait d'illusion... J'étais aux portes de participer aux JO Universitaire et à la Coupe du Monde Universitaire, mais je n'étais pas non plus dans le groupe. J'étais entre les deux. Il fallait se faire une raison. »

"J'étais là au bon moment. Ça me permet de gravir un échelon de plus..."

Jérémy Rozier

Il décide donc de se tourner vers l'arbitrage très tôt – école d'arbitrage vers 14-15 ans - où l'accession vers le haut niveau semble plus rapide et plus à sa portée. Son premier match au sifflet, il le fait à l'âge de 16 ans avant d'aller plus loin. « J'ai attaqué il y a trois ans sur le circuit européen, au niveau universitaire. Et progressivement j'ai arbitré au niveau conférence, puis du haut niveau féminin à Brives. Là, l'un des superviseurs coach m'a proposé de monter à l'étage supérieur du haut niveau européen l'an dernier.

« Comme je ne parlais pas trop anglais, j'en ai profité pour partir à l'étranger et arbitrer un peu là-bas, quatre mois en Australie et un peu en Nouvelle-Zélande. Lorsque je suis revenu, j'ai fait le tournoi international féminin à Clermont en tant qu'arbitre assistant, puis le Clermont Sevens début juillet et fin juillet le Exeter Sevens en tant qu'arbitre central sur le circuit européen. Un superviseur de World Rugby était présent sur ce tournoi et le fait que Pierre Brousset – qui était à ma place l'an passé et qui passe international à XV – arrête, fait que j'étais là au bon moment. Ca me permet de gravir un échelon de plus. »

Cinq tournois sur le circuit international

Les équipes d'arbitrage de World Rugby repèrent très vite ce jeune homme qui, à l'âge de 19 ans déjà, avait été sacré meilleur jeune arbitre en France. Il est convoqué au centre sur cinq tournois du HSBC World Rugby Sevens Series cette saison : Las Vegas, Vancouver, Singapour, Londres et Paris. Et un petit extra en tant qu'arbitre assistant sur le Dubai Sevens pour démarrer la saison fin novembre dernier.

Avec une Coupe du Monde de Rugby à 7 pour finir la saison, Jérémy Rozier tient malgré tout à garder la tête sur les épaules. « Lorsqu'on sait qu'il y a qu'il y a une Coupe du Monde derrière, le rêve, plus que l'objectif, c'est d'y figurer », admet-il. « Mais l'objectif que je me suis fixé, c'est déjà d'arriver et de conserver ma place dans le pool international d'arbitres. Plus que le championnat du monde dès cette année, le vrai objectif serait les Jeux olympiques de Tokyo (2020, ndlr). Pour l'instant il faut rester les pieds sur terre et avoir la tête sur les épaules, d'autant que je commence la saison assez tard avec Las Vegas. »